lu dans Parole et Prière du mois d’avril :
Les addictions,
Si, dépourvu de sens à son existence, l’individu moderne compense en consommant si frénétiquement qu’à la fin, il se sent lié à sa consommation, qu’en est-il du croyant ? Est-il protégé de contracter une addiction ?
Non, il ne l’est pas. D’abord, parce qu’il a ses fragilités psychologiques personnelles, son histoire familiale et les épreuves, souvent dures, qu’il rencontre dans sa vie; ensuite, parce qu’il ne vit pas dans une caverne protégée des ouragans de la modernité : comme tout le monde, il subit les assauts de la publicité, d’internet, de la pornographie, de son téléphone, de la télévision, toutes ces sollicitations qui le dispersent et le rendent plus vulnérable à leur suggestions toxiques; enfin, parce que sa chimie cérébrale s’en trouve, au moins transitoirement, modifié quand il y cède.
Mais il est plus fort que l’incroyant parce qu’il a une vraie raison de vivre, donc de se battre contre une addiction quand elle pointe le nez ou qu’il y est tombé. Qu’il ne s’étonne donc pas d’y être tombé, qu’il ne s’en veuille pas et qu’il se batte.
Dominique Megglé